De Jean Luc Cazaillon, Directeur général & Vincent Chavaroche, Directeur général adjoint.
Nous y sommes ! Dans nos habitudes, dans nos textes aussi, un congrès se
tient ordinairement tous les 4 (ou 5 ans en fonctions des aléas…). C’est, dans la vie
du mouvement, une des rares occasions de rassembler un grand nombre d’entre
nous et de prendre le temps de la rencontre, de l’échange, de la confrontation, de
la contribution collective à ce qui fonde nos engagements communs. C’est pour
chacune et chacun d’entre nous l’un de ces espaces qui permet de nous sentir
membre d’un réseau, mobilisés, confirmés, dans nos engagements militants aux côtés de nombreux camarades d’ici et d’ailleurs.
Redisons-le, le congrès de Grenoble, dans ses intentions, dans sa forme, dans son déroulé, dans sa préparation sera un congrès différent.
À la différence des congrès précédents, il n’aura pas vocation à réinterroger les PRAD puis le Projet Associatif National dont nous avons prolongé la validité jusqu’en 2018.
Les orientations politiques, exprimées par ailleurs dans le Manifeste, les orientations par champs d’activités, celles concernant la dimension interne de notre mouvement, tout cela reste actuel !
Ce congrès sera politique, engagé car notre projet d’Éducation Nouvelle est
politique ; l’éducation est politique. Porter au congrès l’enjeu d’une « révolution
éducative », vitale, engageant une autre vision de l’organisation éducative de notre
pays fait donc partie des défis que nous devons relever. Ne plus être majoritairement
en réaction, en constante adaptation, pour garder la main suppose de prendre
le temps de la réflexion, de prendre le temps de l’imagination pour poser les bases
de ce que nous voulons faire des CEMÉA de demain dans une démarche collective,
pour comprendre et analyser ce qui entrave ou au contraire favorise une dynamique
militante.
Ce congrès sera donc celui du mouvement !
Des militantes et des militants qui inventent, qui proposent, qui osent ! Ce congrès
sera celui qui doit nous engager vers « demain », nous inviter à penser ce que nous
voulons faire de nous-même. Ce congrès sera celui du bouillonnement, de l’effervescence, de ces agitations géniales et modestes à la fois qui inventent le futur.
Un congrès qui doit répondre à trois intentions.
Nous permettre tout d’abord de prolonger l’analyse de notre environnement, de nos environnements. Dans un monde en constante mutation, il est nécessaire de tenter de comprendre ce qui est à l’oeuvre aujourd’hui à la fois dans les champs que nous couvrons, mais également dans les Territoires, du local à l’international. Pour conduire efficacement un tel travail d’analyse, il faut à la fois le faire entre nous mais surtout le faire avec «d’Autres ».
Alors, analyser l’environnement c’est :
– Tenter de comprendre les évolutions à l’œuvre aujourd’hui.
– Essayer de mieux appréhender les grandes tendances, les enjeux de demain.
– Situer ces enjeux et situer nos propres enjeux dans ces environnements du local à l’international.
– Repérer l’impact de nos actions d’aujourd’hui pour envisager sur quoi et comment mieux agir notre projet demain.
– Identifier ce que nous ne faisons pas (actions), avec qui nous ne sommes pas en lien (acteurs), les lieux où nous n’agissons pas (territoires) posant ainsi des perspectives de développement.
Nous agissons dans ces environnements, nous y conduisons des actions conçues du point de vue de leur rapport à l’Éducation Nouvelle, au projet qui est le nôtre. Il est nécessaire d’identifier ces actions. C’est le sens des « focus », véritables zooms sur ce que nous faisons déjà, avec ou sans partenaires extérieurs. Ces actions « originales » parce que conçues, inventées par des équipes de militantes et de militants comme autant de réponses « sur mesure » à de véritables besoins d’un public, d’un territoire.
Les identifier et en analyser l’origine, les démarches et les perspectives, nous permettra de mesurer ensemble à quelles conditions elles pourraient constituer demain de véritables leviers de développement pour les CEMÉA.
Témoignant d’une effervescence au sein du réseau, elles doivent pouvoir être identifiables du point de vue de leur rapport à l’Éducation Nouvelle. Elles
ne se veulent pas exemplaires mais nous donneront l’occasion de débattre de ces pratiques et de leur condition de transférabilité.
Mais nous le savons, au sein même de notre mouvement, il y a aussi des questions, des réflexions qui se parlent par endroit sans réelle mutualisation, sans socialisation à l’échelle du réseau. Il est aussi des utopies, y compris des utopies oubliées, des expériences à vivre seuls ou avec d’autres, des essais, des expérimentations, tout cela fait partie de notre patrimoine commun, de l’histoire même de notre mouvement. Soyons capable cette année de mettre dans le débat organisé et socialisé des réflexions, des propositions, des questions que nous n’avons jamais considérées ensemble.
Voilà donc les 3 axes sur lesquels nous construirons ce congrès. Ils sont indissociables d’une organisation de congrès qui donne aussi toute la place à la rencontre, aux échanges, aux temps du vivre ensemble et de pratiques inscrits dans un environnement stimulant (expos, espaces de rencontres et de débats organisés, …).
Et puis il y aura dans ce congrès une prise de risque assumée, un challenge : le militant construit son parcours ! C’est donc chacune et chacun d’entre nous, dans une logique d’alternance de situation variée, qui construira son itinéraire au sein du congrès.
À congrès différent, issue différente !
Nous voyons bien se dessiner des perspectives concrètes d’actions réussies « ici » et pouvant être réinvesties « là » ; des actions, des modes d’interventions nouveaux à expérimenter « ici et là» seuls ou avec d’autres ; des questions sur lesquelles nous devons continuer à réfléchir ; des enjeux issus de notre analyse de l’environnement
sur lesquels il faut prolonger les réflexions afin de mieux cibler nos actions ; des enjeux nouveaux dont nous avons mal mesuré ou sous évalué l’importance ; de nouvelles orientations politiques à inscrire dans notre projet associatif le complétant
ainsi.
Pour permettre aux instances (Comité de Direction, Conférence des Présidents, CA régionaux et CA national…) de poursuivre, dès la rentrée, le travail engagé à Grenoble. Un grand rassemblement des militantes et des militants des
CEMÉA, en décembre prochain, constituera une étape importante pour finaliser le travail et envisager sur le terrain les premières traductions de nos orientations. Nous devons être en mesure dès le début d’année 2016, de soumettre au vote des militantEs les orientations, les « plans d’actions », les « feuilles de route » issues de nos travaux communs.
Mais au-delà du travail qu’il faudra faire après le congrès pour traduire en actes, en orientations ce que nous aurons débattu pour venir compléter, infléchir, hiérarchiser notre Projet, ce que nous devrons réussir ensemble, c’est à maintenir entre nous, chez nous, cet élan, cette capacité à partager, à imaginer, à élaborer, à échafauder, ce bouillonnement qui FAIT MOUVEMENT ! Ce congrès est celui de l’ouverture, c’est celui de notre mouvement d’Éducation Nouvelle, c’est celui de chacune et chacun d’entre nous ! C’est à vous, à nous, que revient la responsabilité de maintenir et d’amplifier ce qui fait sens, ce pour quoi nous sommes entré(e)s et resté(e)s aux CEMÉA !
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