Écrit par
Laurent MICHEL
Vendredi, jour du poisson au RU. Au menu également ce jour, une table-ronde sur la laïcité
« Je ne perçois pas vos différences, ce qui me saute aux yeux c’est votre humanité » dit à l’auditoire Henri-Pena-Ruiz invité à cette table ronde.
Est-ce le ton docte du professeur en chaire qui ne passe pas ? Est-ce que de toute façon certains ont décidé que ça ne passerait pas ? Manifestement il y a de la brouille dans l’écoute. De l’arène chauffée à blanc descendent des grondements. La grande Révolution française, la nation et le peuple souverain réunis n’y changent rien.
La bronca n’est pas loin. On devine des lignes de fracture craqueler l’amphithéâtre
« Parmi nos certitudes la laïcité. » écrivions-nous lors du Congrès de Strasbourg en 1992, à l’occasion d’une relecture des principes qui guident
notre action. La laïcité une certitude ? En est-on encore bien sûr ?
Le mot, l’idée comme une boule à facettes semblent briller de mille conceptions et d’autant de compréhensions et d’incompréhensions.
De la banalité d’une évidence rabâchée et acquise, la laïcité se serait transformée en cheval de Troie d’un funeste projet, une machine à rejeter, ostraciser. Quel retournement de l’Histoire quand la laïcité est d’abord la garantie de la liberté de conscience et du libre exercice des cultes !
Comment s’y retrouver dans une société où la droite et l’extrême-droite ont préempté le mot pour en faire une invective ? Comment s’y retrouver quand la laïcité se mesure en centimètres de tissu ? Comment parler quand la police de la pensée rôde ? Manifestement il y a de la trouille dans l’écoute.
Pourquoi faudrait-il choisir entre la cause des opprimés, le combat pour la justice sociale et la limitation de l’emprise sanguinaire et obscurantiste des églises sur la chose commune et les destinées individuelles ?
Pourquoi faudrait-il se résigner à limiter le commun au plus petit dénominateur, duquel la laïcité ne serait même plus une certitude ? Dans une logique libérale achevée, dans une société atomisée et tribalisée, règne une certaine conception de l’acceptation des différences qui confine au relativisme le plus complet. Il ne resterait plus qu’à être un « libre » consommateur. « Venez comme vous êtes », « Quand je veux si je veux ».
Se risquera-t-on à mettre de la saucisse au menu d’ici la fin de la semaine ?
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