Militants associatifs, acteurs au quotidien, citoyens engagés, les militant.e.s des Ceméa savent que l’histoire, les pratiques d’hier et les actions d’aujourd’hui placent les Ceméa au bon endroit pour soutenir les valeurs de l’Éducation nouvelle, mobilisant ainsi une approche politique de l’éducation. Les Ceméa considèrent l’Éducation nouvelle comme une conception novatrice de l’éducation et affirment la nécessaire transformation sociale de l’environnement politique et sociétal. Résistants face à la montée de puissantes idéologies fondées sur l’exclusion, la ségrégation, le racisme, les Ceméa affirment de nouveau leur combat pour les valeurs de la laïcité, de la démocratie, de la fraternité, de la solidarité et des droits humains. Au-delà des frontières, les Ceméa soutiennent l’émergence d’un monde et d’une Europe solidaires. Ils s’engagent pour construire, par l’éducation, une Europe sociale et politique, une Europe des peuples, et s’impliquent dans l’organisation d’une société civile européenne visible et audible. Les postulats de la confiance, de la considération de l’autre deviennent alors éminemment politiques lorsqu’ils constituent le socle même de toute action éducative.
Télécharger le Manifeste (Révision post-congrès 2016)
Promouvoir et faire vivre la LAICITÉ
Les actions des Ceméa ont pour ambition de contribuer à l’émancipation des personnes. Elles se positionnent contre les idées de haine, de rejet, de mépris, de repli sur soi. En France, comme dans d’autres pays, le principe de la laïcité articulée à celui de la citoyenneté est plus que jamais d’actualité. Il est un des piliers fondamentaux de notre société.
Pour les Ceméa, la laïcité est l’ouverture à la compréhension de l’autre dans la connaissance
des différences et dans le respect du pluralisme. C’est un combat quotidien pour
la liberté d’expression de chacun.e et contre toute forme d’obscurantisme. Les Ceméa
exigent que l’Etat et l’ensemble des pouvoirs publics respectent et fassent appliquer
les principes qui fondent la laïcité :
– La liberté de conscience, de pensée et d’expression.
– La séparation des églises et de l’Etat.
– Le libre exercice de toutes les religions comme de ne pas en avoir.
– Le respect des droits humains, des diversités et des dignités culturelles.
Dans leurs actions, les Ceméa, respectant ces principes, mettent en oeuvre des modalités
encadrant l’exercice individuel de ces droits au sein d’un collectif respectueux de
chacun.e. Ils conduisent leurs actions en s’appuyant sur l’argumentation raisonnée,
le doute comme inducteur de l’expérimentation, la vérification des informations et la
preuve par l’expérience.
Renforcer la CITOYENNETÉ et L’ENGAGEMENT
Les Ceméa affirment la primauté de l’humain sur le profit, tout comme l’existence de
biens communs inaliénables. Ils travaillent à la mise en oeuvre de ces choix, avec leurs
partenaires, au sein de leur propre organisation et par les citoyen.ne.s eux-mêmes.
Les Ceméa promeuvent tous les espaces d’engagement, de démocratie participative,
notamment auprès des jeunes. Le volontariat est un élément central et un levier de
la société civile, à la disposition de chacun.e pour agir avec d’autres et transformer
les conditions du vivre ensemble. Les Ceméa revendiquent que l’offre de formation
volontaire dans l’animation, construite sur des logiques d’émancipation et d’autonomisation
des personnes, soit prise en compte comme l’un des leviers de l’engagement
des jeunes.
Élargir l’action dans et autour de L’ÉCOLE pour la réussite de tous
Pour les Ceméa, l’éducation est globale. Il s’agit d’éduquer, d’enseigner et de transmettre.
L’école doit être un lieu de réussite de tous et de toutes et d’apprentissage
des valeurs d’égalité et de coopération. Les Ceméa apportent des contributions au
système éducatif et aux pratiques pédagogiques. Elles traduisent, pour l’école de la
République, des ambitions dans une perspective de transformation sociale et politique
: pour une réelle inclusion et réussite scolaire et éducative de toutes et tous…
pour l’égalité des droits, des chances et des places dans une société laïque, plus juste,
plus solidaire.
Luttant contre la marchandisation de l’éducation, les Ceméa se positionnent pour un
grand service public national d’éducation dont l’École publique laïque est un élément
essentiel. Celui-ci doit intégrer à la fois l’éducation de tous les instants et prendre en
considération tous les temps de l’enfant. Les associations laïques complémentaires
de l’enseignement public en sont des acteurs à part entière, dans une perspective de
complémentarité des espaces de vie des enfants et des jeunes.
Lutter contre toutes les EXCLUSIONS et DISCRIMINATIONS
Tout être humain, sans distinction de sexe, d’âge, d’origine, de conviction, de culture,
de situation sociale, a droit à notre respect et à nos égards. Les Ceméa, à travers
leurs actions, réaffirment la primauté de l’éducatif et du soin sur le répressif. Les
approches éducatives, cliniques, constituent un atout pour interroger autrement les
modalités de prise en charge. Elles valorisent une approche globale de la personne,
l’importance des connexions avec les structures de droit commun, le dépassement des
cloisonnements institutionnels.
Les principes majeurs sur lesquels les Ceméa fondent leurs actions sont :
– La défense et la promotion de la psychiatrie « sociale »
– Le principe d’éducabilité des mineurs
– La prise en compte des dimensions institutionnelles et inconscientes
– La recherche d’organisations collectives coopératives permettant la mobilisation du
groupe.
Pour lutter contre les stéréotypes et les déconstruire, pour ne laisser personne au bord
du chemin, les Ceméa réaffirment que l’éducation s’adresse à tous.
Ceci suppose de prendre en compte les publics marginalisés, discriminés, paupérisés.
Dans une approche d’égalité et de participation, les Ceméa situent chacun et chacune
comme sujet et auteur de son projet.
Favoriser la MOBILITÉ pour une éducation interculturelle
La mobilité favorise l’apprentissage, la connaissance de l’autre, l’acquisition de compétences
sociales et l’exercice de solidarités actives et collectives. Elle permet l’expérience
par l’éducation interculturelle et les échanges entre les citoyen.ne.s. Elle
s’appuie notamment sur des logiques de volontariat et d’engagement et peut se vivre
dans son quartier, son village, sa ville, son pays et dans le monde. Les Ceméa associent
ainsi mobilité et réciprocité. Donner et recevoir, permettre le départ et l’accueil.
C’est cela qu’il faut aujourd’hui renforcer.
Les Ceméa affirment que l’accompagnement à la mobilité physique et psychique est
une condition indispensable à toute action émancipatrice. Ils revendiquent que la
mobilité trouve sa place dans tout parcours éducatif et de formation. Ils militent pour
que les politiques publiques réduisent les obstacles financiers, juridiques et culturels
pour faciliter une mobilité choisie.
Démocratiser L’éducation CULTURELLE par les pratiques artistiques
Les Ceméa défendent une conception éducative, sociale et émancipatrice de la culture.
L’accès au patrimoine culturel, à la création artistique et aux lieux dédiés à la diffusion
sont des droits fondamentaux pour tous et toutes. C’est aussi un espace potentiel
de rencontre, d’ouverture et de prise de conscience. Les Ceméa mettent en oeuvre
cette vision, à travers leurs actions pour :
– Favoriser les rencontres sensibles avec les productions artistiques.
– Soutenir et développer des pratiques d’expression et les pratiques artistiques amateurs.
– Permettre de se cultiver tout au long de sa vie.
Pour les Ceméa, les actions de formation et d’accueil, sur des festivals notamment,
sont des espaces privilégiés. Ils permettent rencontres et débats, et développent du
lien entre les personnes : c’est un enjeu politique et démocratique. Les Ceméa affirment
que c’est par ces projets d’engagements communs entre les publics, les artistes,
les acteurs et actrices de la culture et de l’éducation, que la société fera face aux défis
d’aujourd’hui : cultiver l’humanisme dans le rapport à l’autre.
Développer le NUMÉRIQUE pour l’éducation et la citoyenneté
Les Ceméa réaffirment que les actions éducatives liées au numérique doivent être
construites dans une vision démocratique de l’espace public conforme à la déclaration
des Droits de l’homme et du citoyen et de la Convention internationale des Droits de
l’enfant. Elles nécessitent une approche ouverte et multi-acteurs.trices, ancrée dans
une éducation critique aux médias et à l’information. La Refondation de l’école, la
mise en place du Plan numérique pour l’Éducation, des politiques éducatives territoriales…
sont autant de leviers pour former des jeunes citoyens «acteurs et auteurs»
dans une société de l’information et de la communication. Plus globalement la massification
des outils numériques dans l’ensemble des champs éducatifs, sociaux et politiques
pose des défis autant démocratiques que culturels. C’est pourquoi l’éducation
aux environnements numériques doit s’appuyer sur l’analyse critique des risques et
des potentialités.
Accompagner la PARENTALITÉ
Les Ceméa réaffirment que l’éducation s’inscrit dans la famille, l’école, l’ensemble des
espaces sociaux, et les lieux de loisirs. La complémentarité des projets pédagogiques
et éducatifs, la continuité éducative entre les différents adultes qui participent à
cette co-éducation sont essentielles. Les Ceméa agissent pour construire de véritables
parcours et lieux d’accompagnement qui donnent leur place à tous les parents,
y compris les plus démunis face aux institutions éducatives. Les Ceméa promeuvent
une approche des questions de parentalité qui soit non culpabilisante, plurielle, et
traversée par la prise en compte des évolutions familiales.
Éduquer à l’ENVIRONNEMENT à l’échelle de la planète
Le milieu de vie joue un rôle capital dans le développement de l’individu. L’éducation à l’environnement est la première condition pour que chacun.e y agisse en toute conscience et de manière collective.
Le rapport entre l’humain et son milieu, la connaissance qu’il doit en avoir et la conscience de l’empreinte qu’il génère sont au coeur des pratiques quotidiennes d’éducation. Les Ceméa condamnent le modèle de développement actuel de la société centrée sur le profit et la consommation outrancière. Celui-ci menace les droits fondamentaux de l’humanité au bénéfice d’une minorité. Il menace également les milieux et la planète toute entière.
Les Ceméa revendiquent un projet de développement qui prenne en compte la complexité des interactions sociales, culturelles, économiques, environnementales et écologiques. Ils soutiennent les objectifs planétaires d’égalité sociale et de préservation des ressources naturelles. Dans leurs actions, les Ceméa mobilisent les leviers que sont l’éducation à l’environnement, l’éducation à toutes les formes de consommation en respectant les principes humanistes et de préservation des milieux.
Promouvoir L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
L’éducation, la culture, la santé et le social doivent résister aux logiques de marchandisation et de mise en concurrence. Ces champs doivent se construire sur une continuité garantissant la transversalité et l’innovation. Les Ceméa inscrivent leurs actions dans des missions de services publics locaux, territoriaux, nationaux et européens. Ils affirment le besoin d’un État structurant, garant d’une égalité territoriale et favorisant les initiatives locales. Sans concurrence avec l’ensemble des acteurs, les Ceméa mobilisent des réseaux multiples, inscrits dans des pratiques coopératives et alternatives. Ils revendiquent la place des associations d’éducation populaire comme co-constructeurs des politiques publiques.
Cultiver des TEMPS LIBÉRÉS émancipateurs
Les temps libérés sont aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de la société. Les inégalités
devant les loisirs et les vacances posent la question de la cohésion sociale. Militant
pour la reconnaissance du sens éducatif des temps libérés, les Ceméa revendiquent
le droit effectif aux loisirs, aux vacances et au départ pour tous. Ils s’opposent à la
marchandisation des vacances et des loisirs. C’est aux cotés des organisateurs associatifs
de séjours, des collectivités territoriales, des Comités d’entreprise que les Ceméa
expérimentent, construisent et vérifient de nouvelles situations éducatives de l’Éducation
nouvelle adaptées aux besoins de la société, donnant l’occasion aux enfants et
aux jeunes de mieux appréhender le vivre et faire ensemble.
L’éducation active est un projet politique
appliqué au quotidien avec des pédagogies adaptables et adaptées
La référence des Ceméa est celle de l’Éducation nouvelle et les méthodes d’éducation active fondent leur démarche
pédagogique. Celles-ci prennent appui sur l’expérience et l’expression des personnes et entretiennent un rapport
étroit entre théorie et pratique. Les formations, les actions des Ceméa, sollicitent une implication directe des personnes
et, au travers de la relation individu/groupe, contribuent à la construction du lien social. Elles mobilisent
l’action, le tâtonnement expérimental mais aussi la pensée, la confrontation, l’observation, l’analyse et l’évaluation.
Elles prennent en compte les conditions matérielles et le cadre de vie, la nécessité de bâtir un projet, de s’approprier
les techniques et les sources documentaires. Elles impliquent l’individualisation des apprentissages et le travail collectif.
L’éducation active permet de construire à chacun le chemin de son émancipation.}
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