Acte 1 : Jeudi, j’ai mal vécu un temps de discussion dans un focus qui abordait la problématique de légalité homme/femme par le biais des comportements sexistes. Je l’ai mal vécu, non en tant qu’homme, mais en tant que militant Ceméa. L’homme que je suis, de par son vécu, son histoire, ne se sent pas concerné par certaines allégations lancées à l’emporte-pièce et de manière plus ou moins virulentes. Le militant que je suis lui ressent par contre comme une agression des propos plein de jugement de valeur et ne souffrant d’aucune remarque nuancée tenus lors de débats entre pairs. En effet, nous sommes dans un congrès des Ceméa. Nous défendons les mêmes valeurs. Nous avons fait du respect de la personne, de l’autre, de son altérité l’un des fondements de notre mouvement. Comment alors, dans ce lieu, peut-on alors accuser quelqu’un, sinon une catégorie toute entière, des pires intentions, des pires vicissitudes en analysant ses moindres faits et gestes et en lui refusant même l’opportunité de s’exprimer (puisque son temps de parole comptabilisé est déjà dépassé).
Ne nous trompons pas. Oui, il faut combattre les attitudes sexistes. Oui, il faut lutter pour l’égalité entre les hommes et les femmes. De la même manière que nous devons lutter contre toutes les formes de discrimination. Cela doit être un combat acharné et quotidien. Mais ce n’est pas par la culpabilisation ni par l’humiliation que nous pouvons faire évoluer une personne et encore moins les esprits. Ou peut-être ai-je raté quelques lignes dans les principes qui guident l’action des CEMEA et que je me fourvoie depuis bien des années. Pour moi, et pour les militants de notre association que je croise depuis maintenant un certain temps, c’est par la discussion, la réflexion collective, la mise en confiance sans laquelle aucun changement de la personne n’est possible, la bienveillance qui traduit le respect que l’on doit à la personne face à nous que l’on peut, modestement, espérer permettre à quelqu’un de se développer, de se transformer. Je n’ai pas ressenti cela au cours de la discussion dans ce focus d’ailleurs et cela me gêne profondément.
Acte 2 : Ce matin j’étais à la conférence sur la laïcité avec Henri Pena-Ruiz et Ousseynou Dieng Là aussi, certains évènements ont gâché mon plaisir de participer à cette table ronde. Pourtant cela avait bien commencé avec une activité d’expérimentation technique autour de l’avion en papier. Mais dès le début de l’intervention d’Henri Pena-Ruiz, le comportement de certains « militants » présents dans la salle m’a dérangé. Un bruit de fond continu et des commentaires lapidaires et désobligeants ont ponctué l’exposé et ensuite les réponses aux questions. On peut être d’accord ou pas avec le positionnement d’Henri Pena-Ruiz, là n’est pas la question. Mais le procédé choisi par certains pour exprimer leur désapprobation me semble inapproprié et irrespectueux. Là encore, je ne me situe pas d’un point de vue moral mais plutôt sur un plan « céméatique ». « Tout être humain … a droit à notre respect et à nos égards » d’autant plus que nous avons invité celui-ci à notre congrès. Force est de constater qu’Henri Pena-Ruiz n’a pas eu droit à cela et cela me désole. Les « militants » en désaccord n’ont pas choisi les nombreux moyens d’expression offerts durant ce congrès (Ce billet en est un exemple), ils ont préféré l’agression voire le mépris affiché.
Ces deux exemples me questionnent sur l’avenir des Ceméa et je me dis que quelqu’un s’est trompé d’association. Est-ce moi ?
Jean-Luc Bergerot
AT de Bourgogne
Des copains d’ici ou de là ont souhaité s’exprimer à travers un autre journal.
Cela amuse, cela choque, cela indiffère.
Je serai plutôt du dernier groupe, d’autant plus que le discours tenu dans ces quelques pages y est conventionnel, d’un révolutionnaire académique, ennuyeux et peu novateur.
Pour autant, on ne peut accepter que le numéro deux soit retiré des espaces du congrès.
De quel droit, interdit-on l’expression d’un groupe qui a eu besoin de cette méthode pour se sentir exister ?
On poursuit aujourd’hui, le travail sur l’avenir de notre mouvement. Tant mieux. Il y a à faire et ce, dans le respect de la parole de chacun.
jean paul morvillier
Je découvre le site après le congrès. Je suis surpris par certains articles. je réponds à un et puis on verra.
Tu dis que le Off t’indiffère. OK. Mais tu caractérises le Off en deux lignes. Si tu le fais c’est que tu l’as lu. Si tu l’as lu c’est qu’il ne t’indiffère pas tant que cela. Etonnant ce cheminement intellectuel: j’ai du mal à en saisir la cohérence intellectuelle.
Régis Balry
Je viens de lire le message du copain de Bourgogne et j’adhère a 100 %. Moi en tant que femme cela m’insupporte au plus haut point de pointer sans cesse l’inégalité des genres dans des espaces qui en sont respectueux. Plutôt aller porter sa vergue dans de véritables espaces masculinisés et aussi de ne pas toujours porter le discours que si les femmes ne s’expriment pas c’est à cause des hommes. Elles peuvent comme les hommes ne pas vouloir prendre la parole.
Christine Benissan des Ceméa de Paca