Pour beaucoup ici c’est la découverte d’un autre monde, d’un nouveau monde et d’autant de mondes qu’il y a d’Associations territoriales, et d’autant de cultures différentes. Le noir n’est pas uniforme, il faut rentrer dans la couleur pour qu’elle se distingue, pour qu’apparaissent des nuances, que se fassent jour, s’éclaircissent des inconnus, l’étendue de ce qu’on ne connaît pas est vaste et si l’embarras il fallait le chercher en soi…

Entendues ça et là au regroupement « outremer », quelques réflexions qui ont ponctué les échanges au sein de l’assemblée, pour une bonne part constituée de militant-e-s qui découvrent l’univers d’un Congrès des Ceméa.
Les travaux ont commencé lundi et se poursuivent jusqu’à mardi soir, voici trois petites vignettes censées illustrer la réalité des territoires.

Statut, rôles, fonctions et puis encore salariés, militants, permanents, bénévoles les mots sont lâchés comme autant de fauves sauvages et indomptables, belle salade lexicale assaisonnée d’un soupçon d’Education nouvelle et d’un solide projet politique, voilà ce qui titille les neurones des militant-e-s des Associations territoriales de l’atlantique et ce à quoi ils se sont attelé depuis lundi matin. Le challenge est de taille, mais les clarifications vont bon train. Le pari sans nul doute sera gagné de désemmêler les ficelles de la langue et ce qu’elles portent de sens.

Un changement d’identité, une aubaine ? Pas certain, une menace plutôt ! Comme si la trop grande aisance, l’euphorie de l’activité risquaient de ternir puis amoindrir voire obérer la dynamique engagée. Vous avez dit : paradoxe ? Pas si sûr ! Intelligence d’analyse. Aucun danger, rassurons- nous, les militant-e-s de Mayotte et de La Réunion veillent au grain et vingt fois dans la pensée laissent infuser le sens.

Des velléités d’indépendance, une nouvelle forme d’organisation, vers une nation à construire pour glisser de l’outremer à la Ficeméa, se sauver enfin d’une situation due à un habitus hérité d’un passé où l’esprit colonialiste domine, telles sont les représentations qui nous viennent à l’esprit lorsque nous écoutons ce qu’ont à nous dire les militants de Nouvelle Calédonie depuis le début du regroupement, la vérité confirme que nous ne nous trompons pas beaucoup. Le processus est enclenché et la promesse d’une indépendance d’un nouveau genre se profile à l’horizon.
Galaxie d’expériences au cœur d’un foisonnement jubilatoire, cette rencontre aura permis de faire taire l’inquiétude, de se rapprocher et d’apprivoiser la langue qui ouvre les portes d’un même projet à partager.

François Simon