Sommaire des thématiques et leurs focus sur des projets d’Éducation nouvelle

Les Ceméa, par leurs actions, construisent un espace de production de savoirs et de services, qui s’inscrit dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Ils affirment la primauté de l’humain sur le profit et l’existence de biens communs inaliénables. Ils travaillent à la mise en œuvre de ces choix, dans les relations avec leurs partenaires et au sein de leur propre organisation. Ils défendent un modèle économique de développement démocratique, où chacun participe aux choix. Les Ceméa souhaitent ainsi faciliter tous les espaces d’engagement, de démocratie participative auprès des populations, notamment des jeunes, en lien avec leurs partenaires. L’engagement volontaire, citoyen et militant est un élément central de la société. C’est un des leviers de la société civile, à la disposition de chacun pour agir avec d’autres afin de transformer la vie. L’ensemble des militants, administrateurs et responsables d’actions des Ceméa construisent et conduisent des projets dans ce sens, participant au renforcement de la citoyenneté de tous.

Les Ceméa, à travers leurs actions, réaffirment la primauté de l’éducatif, du soin, sur le répressif. Les approches éducatives, cliniques constituent un atout pour interroger autrement les modalités de prise en charge en valorisant une approche globale du sujet, l’importance des connexions avec les structures de droit commun, le dépassement des cloisonnements institutionnels. La défense et la promotion de la psychiatrie « sociale », le principe d’éducabilité des mineurs, la prise en compte des dimensions institutionnelles et inconscientes, la recherche des organisations collectives des personnes dans des logiques d’action coopérative, communautaire constituent les principes majeurs des Ceméa.

Les Ceméa défendent une conception éducative et sociale de la culture. La fréquentation des médias et des images, posant autant de défis démocratiques que culturels, est également au cœur de ce projet. L’accès au patrimoine culturel, à la création artistique et à une information de qualité sont des droits fondamentaux pour tous. Les Ceméa mettent en œuvre cette vision, au quotidien à travers leurs actions, notamment par l’accompagnement culturel, moyen essentiel pour soutenir et entretenir le désir de se cultiver tout au long de la vie, par le développement d’espaces privilégiés pour tisser des rencontres, organiser des confrontations et développer du lien entre les personnes et par la construction d’engagements communs entre les publics, les artistes et les professionnels de la culture et de l’éducation.

Pour les Ceméa, l’éducation est globale. Il s’agit d’éduquer et d’enseigner. L’école doit être un lieu de réussite de tous et d’apprentissage des valeurs d’égalité et de coopération. Les Ceméa apportent des contributions au système éducatif et aux pratiques pédagogiques. Celles-ci s’inscrivent dans le courant pédagogique de l’Éducation nouvelle, porteuse de valeurs et de convictions. Elles traduisent, pour l’école de la République, des ambitions dans une perspective de transformation sociale et politique : pour une réelle inclusion et réussite éducative de toutes et tous… pour une égalité des droits, des chances et des places dans une société laïque, plus juste, plus solidaire.

« Tout être humain, sans distinction de sexe, d’âge, d’origine, de convictions, de culture, de situation sociale, a droit à notre respect et à nos égards ». Ce principe, énoncé par la fondatrice des Ceméa, Gisèle De Failly, guide leur action avec tous les publics. Pour déconstruire et lutter contre les stéréotypes, pour ne laisser personne au bord du chemin… Réaffirmer que l’éducation s’adresse à tous, qu’elle est de tous les instants, et que tout être humain peut se développer et même se transformer au cours de sa vie, il en a le désir et les possibilités, est le socle pour lutter contre toutes les discriminations.

La mobilité favorise l’apprentissage et l’acquisition de compétences sociales, l’exercice de solidarités collectives, l’expérience du rapport à l’autre et au monde. Cela peut se vivre dans son quartier, dans sa ville, dans son pays, autant que dans l’Europe et dans le monde. Les Ceméa affirment le droit à une mobilité émancipatrice, pour construire une Europe ouverte sur le monde, par l’éducation interculturelle et les échanges entre citoyens. Ils revendiquent que la mobilité trouve place dans tout parcours éducatif et de formation et que les politiques publiques réduisent les obstacles financiers, juridiques et culturels afin de faciliter une mobilité choisie.

L’éducation est globale… elle s’inscrit dans l’espace formel que représente l’école, mais aussi dans les temps non formels… les loisirs, la famille… La continuité éducative des différents adultes qui participent à cette co-éducation des enfants et des jeunes est essentielle. Les Ceméa défendent ainsi une conception d’une école ouverte notamment aux parents pour mener à bien cette mission éducative commune. S’il est vrai que les questions de parentalité ne sont pas nouvelles, il est important de dénoncer l’appellation de parents dits « démissionnaires »… Les Ceméa, pour les parents « démunis » face aux institutions éducatives, construisent de véritables parcours et lieux d’accompagnement, pour leur redonner toute leur place d’acteurs éducatifs.

Les Ceméa condamnent le modèle de développement actuel de la société, à vocation volontairement économique, centré sur le profit, et la consommation outrancière, dans la mesure où il menace les droits fondamentaux des êtres humains et les milieux naturels. Ils inscrivent leur action dans la perspective d’un développement au service des peuples, dans la dignité, en référence à des valeurs de respect, de solidarité et d’humanisme. Les Ceméa revendiquent un projet de développement qui assure une approche globale des réalités complexes du monde, qu’elles soient sociales, culturelles, économiques ou environnementales. Pour ce faire, ils actionnent les leviers de l’éducation relative à l’environnement et de l’éducation à la consommation, pour renforcer les liens entre le respect de l’individu, les principes démocratiques et la préservation de l’environnement.

La référence des Ceméa est celle de l’Éducation nouvelle, prenant appui sur l’expérience des individus et des diverses situations rencontrées sur le terrain, entretenant un rapport étroit entre théorie et pratique, et une implication directe des personnes en formation dans l’action… Toute action est menée en contact étroit avec la réalité, le milieu de vie jouant un rôle capital dans le développement de l’individu. L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture. Les méthodes d’éducation active fondent leur démarche pédagogique. Elles consistent à faire, à construire, à expérimenter, mais également à penser, à confronter, à observer et à analyser. Elles prennent en compte les conditions matérielles et le cadre de vie, la nécessité de bâtir un projet, de s’approprier les techniques et les sources documentaires. Elles impliquent l’individualisation des apprentissages et le travail en groupe, l’articulation des acquisitions didactiques et de l’action sur le terrain, l’entraînement permanent à l’expression, à la communication et à l’évaluation.

L’éducation, la culture, la santé et le social doivent résister aux logiques de marchandisation et de mise en concurrence. L’activité de ces champs doit se construire sur une continuité garantissant les innovations. Les Ceméa affirment le besoin d’un État structurant, initiateur de politiques nationales, garant d’une égalité territoriale et favorisant les initiatives locales. Les Ceméa considèrent primordial le rôle des collectivités territoriales, au service des publics. Celles-ci, avec les services déconcentrés de l’État et l’ensemble des acteurs ayant des missions de service public, dont les Ceméa, doivent mobiliser des réseaux multiples, inscrits dans des pratiques coopératives et alternatives. Ils inscrivent leurs actions dans des missions de services publics locaux, territoriaux, nationaux et européens. Ils revendiquent la place des associations d’éducation populaire comme co-constructeurs des politiques publiques.

Vous pouvez également télécharger le catalogue « 100 projets d’éducation nouvelle, ancrés dans tous les territoires »… qui présente toutes ces actions.


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