Discours d’ouverture de Vincent Chavaroche, Directeur adjoint des Ceméa

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Mesdames, Messieurs,

CherEs amiEs, cherEs camarades militants et militantes de l’éducation nouvelle réunis ici à Grenoble.

L’ouverture d’un congrès des Ceméa, différent de surcroît, doit être un moment fort pour nous tous et nous toutes, c’est un moment  très fort pour celui qui en a la responsabilité, je vous l’assure!

Moment fort parce que chargé d’émotion et porteur d’enjeux peut-être déterminants pour l’avenir de notre mouvement.

Moment exceptionnel aussi parce que chaque Congrès nous a permis de montrer et de démontrer, à nous-mêmes et à l’extérieur, notre capacité de mobilisation, d’engagement et de travail, de projection sur l’avenir.

Ce Congrès se doit donc d’être, comme les précédents, un évènement historique ainsi que je l’ai dit dans le dernier édito de notre revue Vers l’Education Nouvelle.

C’est un grand espace collectif d’élaborations, de perspectives et de propositions, un temps fort pour la vie du mouvement Ceméa, pour renforcer sa contribution à la transformation des politiques éducatives au service de tous et de toutes.

Un évènement qui rythme aussi la vie institutionnelle de notre association, un espace essentiel dans le fonctionnement démocratique de celle-ci.

L’ouverture de ce Congrès suscite aussi pour moi une certaine curiosité.

Curiosité vis-à-vis de notre réception et notre perception des objectifs, de l’organisation de ce Congrès et des propositions de travail un peu particulières.

Qu’en sera-t-il par exemple du chant des possibles, l’axe 3 de nos travaux qui doit nous permettre, comme le dit notre slogan, de « Penser et d’agir l’avenir »,  de prendre le temps de travailler nos utopies, certaines historiques, d’autres plus récentes?

Un sentiment de tranquillité également car je sais combien nous sommes capables de nous approprier et d’investir un cadre, des espaces de travail, de partage, de rencontres et de vivre ensemble. Un congrès atypique donc, extraordinaire au sens strict du mot comme nous le disions avec Jean-Luc Cazaillon dans la première lettre adressée à tous les militants et militantes début 2014, celui de l’anticipation, de l’imagination et de la construction des Ceméa de demain. Un congrès construit sur d’autres logiques que celles de la norme associative ou de l’habitude ! Celui d’Aix-en-Provence en 2010 avait, rappelez-vous, déjà bien ouvert la voie!

Une sorte de pari, ambitieux et nécessaire pour nous permettre de poser sereinement et avec force, je le souhaite, des projets d’action pour notre mouvement d’éducation nouvelle, et donc pour les jeunes, les enfants, les familles…

Les évolutions importantes de l’environnement et les défis auxquels nous devons contribuer nous y obligent.

Car ce Congrès et la logique des travaux qui le constituent, posent aussi le postulat que le développement des Ceméa pour demain ne peut se construire, s’envisager uniquement à partir de ce que nous faisons déjà aujourd’hui. Il doit nous permettre de nous mettre en dynamique d’exploration, d’innovation, d’expérimentation car ce qui nous identifie, c’est d’être d’abord un mouvement de praticiens, c’est aussi le tâtonnement expérimental, c’est l’éloge de l’amateur et non de l’amateurisme, c’est notre capacité, en prise avec le réel, d’apporter des propositions adaptées, alternatives, en réponse aux besoins de notre société, aux problèmes et aux difficultés actuelles de la vie quotidienne des enfants, des jeunes et des adultes.P1210764

Un congrès des Ceméa se doit d’être aussi l’occasion de rappeler à nos partenaires institutionnels et politiques, ainsi qu’à nous-mêmes, d’où nous venons avant de nous projeter sur le devenir et l’avenir des Ceméa.

Pour cela, je me permets de vous livrer une citation du poète Aimé Césaire que j’ai extraite d’un excellent ouvrage collectif intitulé François Maspéro et les paysages humains consacré aux éditions Maspéro et à François Maspéro récemment disparu : « La voie la plus courte pour aller vers l’avenir est celle qui passe toujours par l’approfondissement du passé ».

Cette maison d’édition a marqué et marque toujours bon nombre d’entre nous, tant dans nos engagements éducatifs que politiques. Maison d’édition grâce à laquelle beaucoup de militants et de militantes ont pu prendre connaissance et se nourrir de pensées, de conceptions et de pratiques éducatives innovantes au travers d’ouvrages tels que : Nous et l’innocent de Fernand Deligny, Le petit homme de la jeunesse a cassé son lacet de soulier d’Emile Copferman, compagnon de route des Ceméa, Naissance d’une pédagogie populaire d’Elise Freinet, Le théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal, De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle de Fernand Oury et Aïda Vasquez et j’en passe, sans oublier bien évidemment Les Ceméa qu’est-ce que c’est ?  de Denis Bordat alors délégué général des Ceméa.

Les éditions Maspéro nous ont accompagnés, tout comme les éditions du Scarabée, qui ont accueilli de nombreuses productions pédagogiques des Ceméa à la même période.

Dans cet ouvrage, les auteurs reprennent donc cette citation d’Aimé Césaire écrite dans la revue Présence Africaine de novembre 1956 : « La voie la plus courte pour aller vers l’avenir est celle qui passe toujours par l’approfondissement du passé ».

Elle vaut je pense aussi pour notre mouvement d’éducation nouvelle qui ne doit pas oublier d’où il vient et ce qui l’a construit  pour pouvoir travailler à son devenir, choisir des logiques de développement et inventer des réponses aux nombreux défis sociétaux pour les dix ou vingt années à venir!

Ce même ouvrage donne la présentation suivante des objectifs des Ceméa dans les années 1950 : « Former le peuple à une culture « militante » pour renforcer une république progressiste en lutte contre les forces réactionnaires et les puissances d’argent ».

Chers camarades, se rappeler d’où l’on vient et à qui nous le devons.

C’est aussi ce que nous avons fait lors de notre assemblée générale nationale de juin dernier au cours de laquelle nous avons rendu hommage à l’actualité de la pensée pédagogique de Jean Zay.

Et rappelons encore une fois ici, comme l’écrivent Antoine Prost et Francine Best, que c’est aussi grâce à ce ministre du Front Populaire que dans un contexte de luttes et de conquêtes éducatives, culturelles et sociales a eu lieu le premier stage d’entrainement de Beaurecueil en 1937.

C’est fort de ces origines que notre mouvement doit construire son futur projet politique. Politique parce que l’éducation nouvelle est politique, parce que notre vision éducative doit nous conduire à être dans l’offensive, dans l’affirmation de nos convictions plus que dans l’adaptation ou la réaction. Notre mouvement d’éducation doit agir sa vision de la politique, c’est-à-dire expliciter sans cesse les fondements de nos pratiques, mettre en œuvre des démarches, des méthodes, des pratiques porteuses d’émancipation, de transformations sociales, éducatives et culturelles.

Les Ceméa sont un mouvement d’éducation nouvelle qui s’inscrit clairement dans une mouvance de gauche, laïque, progressiste et humaniste. Notre mouvement n’est ni une courroie de transmission des pouvoirs politiques, ni un prestataire de service.

C’est un acteur de la société civile, porteur d’idéaux et de valeurs mises en actes au quotidien par ses militants et ses militantes, en capacité d’articuler projet politique et ancrage dans les réalités de terrain.

Un congrès, c’est une grosse machine, qui a commencé depuis plus d’un an pour mobiliser le réseau, c’est un chantier qui a nécessité une organisation interne chargée de lancer la dynamique, de mobiliser le mouvement sur les contenus, sur les objectifs, sur les enjeux à débattre.

Un congrès, c’est aussi un ensemble d’acteurs, d’actrices, de partenaires, locaux et nationaux, qui de leur place ont contribué à la réalisation de celui-ci. Je voudrai remercier ici de ce point de vue les élus politiques et syndicaux, les élus et les responsables associatifs, les personnalités et tous nos invités, régionaux, nationaux, mais aussi européens et internationaux qui nous font le plaisir de participer à cette séance d’ouverture, et pour certains, aux travaux de notre congrès dans son ensemble.

Si nous sommes accueillis ici sur le campus de Grenoble, c’est aussi grâce à l’écoute et au soutien de Pierre Chaix, vice-président de l’UPMF (Université Pierre Mendès France), Jean-Charles Froment, directeur de l’IEP (Institut d’Etudes Politiques) et Anne-Cécile Dockès présidente de EVE (Espace de Vie Etudiante) qui ont avec leurs collaborateurs mesuré l’ampleur de notre projet, en ont compris les enjeux et ont tout fait pour nous permettre d’être accueillis dans leurs établissements dans les meilleures conditions.

Conditions qui par ailleurs s’inscrivent dans un partenariat plus pérenne avec les Ceméa de Rhône-Alpes.

Ce choix politique d’organiser notre Congrès dans des locaux de l’éducation nationale est une constante pour nous, chaque fois que possible. Cette année, c’est dans une configuration ouverte et plurielle que ce congrès se déroulera. C’est pourquoi le soutien et l’appui de nos hôtes ont été particulièrement importants.

Enfin, je voudrai relever et saluer au nom du GDC et en notre nom, la mobilisation et l’engagement des militants et des militantes des Ceméa Rhône-Alpes.

Accueillir un congrès, pour une association territoriale, au regard de l’activité régionale quotidienne et dans un contexte difficile, c’est une lourde tâche ! Ils sont là, soucieux de votre accueil, déterminés eux aussi à contribuer au bon déroulement de nos travaux, qu’ils en soient remerciés !

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Grenoble, c’est ici et maintenant avons-nous dit ! Nous avons dû reporter d’un an ce Congrès, et il faut bien le dire, nous avons pu craindre que la mobilisation de notre réseau n’en subisse les conséquences. Au regard des plus de 800 personnes présentes aujourd’hui, notre ambition de faire un congrès mobilisateur était bien fondée !

Le nombre de congressistes témoigne de notre engagement dans le mouvement et de notre mobilisation.

Pour certains et certaines d’entre nous, ce sera leur premier congrès, pour la plupart le deuxième, le troisième, et pour certains ou certaines le huit ou dixième ! Il sera en tout cas pour nous tous et toutes réunis ici le 1er ensemble!

Nous sommes présents à Grenoble parce que nous voulons contribuer à poser les bases du futur projet politique des Ceméa pour les dix ou vingt années à venir et donc peser sur les enjeux éducatifs et sociétaux.

Un projet qui participera, dans une perspective politique d’éducation populaire, à la transformation des rapports sociaux dans notre pays.

Militantes et militants, vous avez été nombreuses et nombreux par ailleurs à vous mobiliser dans vos associations territoriales pour apporter vos contributions aux travaux préparatoires, que ce soit sur l’analyse de notre environnement ou les propositions de focus et de thématiques pour les débats sur les enjeux fondamentaux pour notre mouvement dans l’axe 3.

La logique particulière de ce Congrès, au travers des « 100 projets d’éducation nouvelle ancrés dans tous les territoires », a en effet nécessité un engagement fort, individuel et collectif, pour choisir un ou des thèmes, pour venir témoigner d’une pratique, d’une action « originale » pouvant devenir demain, un des supports et leviers de développement pour les Ceméa. Je remercie donc, au nom du GDC et en votre nom, toutes celles et ceux qui se sont engagés et ont pris ce risque, permettant ainsi un véritable travail de prospective à partir de nos pratiques d’aujourd’hui.

Enfin, un salut fraternel aux membres du Groupe de Direction du Congrès et une pensée particulière pour mon ami Alain Ghéno qui ne pourra être des nôtres pour ce Congrès à Grenoble.

Ils se sont eux aussi mobilisés depuis plus d’un an, à partir du mandat qui leur a été confié, pour lancer la dynamique et mobiliser notre réseau. Il a fallu de la volonté, de la détermination, de la pédagogie aussi pour convaincre celles et ceux d’entre nous qui ne voyaient pas de prime abord, dans ce projet différent, un vrai congrès pour les Ceméa !

Tout cela n’était pas gagné, le Congrès commence à peine mais le cadre est posé et bien posé !

Il nous revient maintenant de l’investir ensemble !

Le cadre de travail de ce Congrès se situe en droite ligne des axes et des positionnements posés dans notre manifeste à la fin du Congrès d’Aix.

Ainsi, en reprenant les axes de ce manifeste, le rapport d’activité national, présenté lors de notre dernière Assemblée Générale, a permis de mesurer le niveau de mise en œuvre de nos orientations et notre implication face à diverses problématiques de société sur lesquelles notre mouvement est engagé.

Il s’agissait aussi de pointer les combats qui perdurent, de mesurer et de comprendre les évolutions du contexte politique et institutionnel.

Contexte qui témoigne par ailleurs chaque jour des avancées de la marchandisation de l’éducation, des tentations de technicisation de l’animation, des inégalités toujours croissantes pour le départ en vacances.

Contexte qui est caractérisé par la montée en charge des idéaux réactionnaires et des intégrismes, de l’antisémitisme, de l’individualisme, de la pauvreté, de l’exclusion et du rejet de l’autre parce qu’il serait différent ou parce qu’il vient d’ailleurs…

Certaines déclarations de la droite sont révélatrices de cette conception de la société, qui rejette plus qu’elle n’accueille, quand elles comparent le drame des populations migrantes à une fuite d’eau…ou stigmatisent les réfugiés.

Les évènements de janvier dernier nous ont aussi rappelé que le combat pour la liberté, la liberté de penser, la liberté de rêver, la liberté d’expression, la liberté de rire de tout doit être permanent.

Que la lutte contre tous les intégrismes, contre le racisme, contre l’islamophobie est une urgence politique.

Ils ont rappelé aux différents pouvoirs politiques qui se sont succédés, l’urgence de prendre en compte les alertes lancées depuis vingt ans par différents acteurs de l’éducation populaire sur la situation des jeunes, des laisser pour compte et des exclus des valeurs communes de la République.

Ainsi, dans cet environnement difficile pouvant devenir hostile à nos valeurs, je nous invite, en tant que militants et militantes des Ceméa à avoir encore plus de détermination et de vigilance pour que nos actions futures et leur développement se fondent d’abord sur les références et les principes philosophiques de l’éducation nouvelle.

C’est l’objet de nos travaux et débats sur les enjeux fondamentaux.

Et la belle exposition sur les grands pédagogues que vous découvrirez dans les espaces d’environnement suscitant est là pour nous en rappeler quelques acteurs et actrices emblématiques.

Je nous invite à avoir encore plus d’exigence vis-à-vis de nous-mêmes pour que le sens, la qualité de nos actions soient bien visibles, lisibles, explicites pas seulement pour nous, mais pour tous les publics que nous accueillons et auxquels elles s’adressent comme pour nos partenaires.

Il sera question de tous les enjeux de société déjà pointés à l’issue du Congrès d’Aix, et présents dans notre Manifeste au sein de l’axe 1 avec l’analyse de l’environnement.

Cet axe d’entrée dans le Congrès nous permettra, à travers différentes tables rondes et plusieurs débats, de mieux comprendre notre environnement d’aujourd’hui avant de penser le sens, les priorités, les supports et les modalités de notre développement de demain.

Il devra pouvoir nous interpeller, nous questionner sur nos positionnements, nous apporter des éléments de compréhension sur les évolutions de la société, nous outiller pour mieux mesurer les effets et les conséquences des mesures et des réformes en cours, expliciter le sens de nos positionnements.

Parmi ces enjeux de fond pour notre mouvement, je citerai entre autres :

– La laïcité, principe cher aux Ceméa et au cœur du pacte républicain. Principe malmené, parfois bafoué et détourné ou instrumentalisé. Principe dont il nous faudra retravailler ici ce qui est au cœur de notre engagement, le vivre et le faire ensemble.

– La refondation de l’école dont nous ne désespérons pas, avec entre autres la réforme des rythmes éducatifs dans laquelle les Ceméa sont engagés.

– L’économie sociale, au sein de laquelle les Ceméa inscrivent leurs actions et leurs pratiques, dans un autre mode de relations que la prestation de service, et affirmant l’existence de biens communs inaliénables ou la primauté de l’humain sur le profit.

– Le Développement Durable, dont nous pensons qu’il doit être au service des peuples, en référence à des valeurs de respect, de solidarité et d’humanisme et non pas centré sur la logique économique du productivisme et du libéralisme.

– La marchandisation de l’éducation contre laquelle notre lutte doit être de tous les instants, dans tous les domaines dans lesquels nous sommes investis.

Je rappelle que cet enjeu a été récemment le thème du séminaire de notre fédération internationale en novembre dernier.

– Les tensions au plan européen, entre éducation et instrumentalisation, entre une mobilité choisie et émancipatrice et une mobilité subie ou contrainte comprise comme variable d’ajustement pour l’employabilité optimum.

Autre enjeu fondamental, les médias, l’éducation critique et l’engagement citoyen qui sont au cœur des enjeux d’éducation.

Mais aussi, l’éducation culturelle par les pratiques artistiques parce que de notre point de vue il n’y a pas d’éducation sans culture.

Olivier Py, directeur du festival d’Avignon disait en juillet dernier devant la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem

« Sans les Ceméa, « on pourrait toujours trouver du public, mais on ne pourrait pas trouver le sens qu’ils nous apportent » en même temps que les quelques 700 lycéens, apprentis et même collégiens qu’ils amènent. »

Les 100 projets d’éducation nouvelle présentés dans le cadre de l’axe 2, les fameux focus, seront aussi une occasion, par la présentation d’actions concrètes mises en œuvre sur les territoires, de croiser ces enjeux et de voir comment des militants et des militantes des Ceméa mettent en place des actions et des pratiques pédagogiques qui apportent des éléments de réponse et témoignent du sens de notre projet.

Parmi les thèmes qui apparaissent déjà à notre programme, dans la suite des enjeux que je viens d’énumérer, on peut citer encore :

– Les politiques sociales, la solidarité et la lutte contre toutes les exclusions et les discriminations

– La valorisation de démarches éducatives émancipatrices

– Genre et égalité

– La participation à la diversité culturelle

Et d’autres encore, preuve de la richesse de nos pratiques et de la diversité de nos domaines d’intervention.

C’est donc à un congrès différent auquel nous sommes conviés ici.

– Congrès différent dans sa logistique car nos travaux auront lieu dans plusieurs espaces comme je l’évoquais au début de mon propos. Au-delà de cette séance d’ouverture et de la séance de clôture dimanche prochain, les tables rondes, les travaux de groupes, la plupart des activités et l’environnement suscitant se dérouleront soit à l’UPMF soit à l’IEP. Vous avez tous les éléments d’information dans vos mallettes.

– Congrès différent au regard de ses contenus et de leur complémentarité.

La logique de ce Congrès mes chers camarades, s’est construite progressivement sur l’idée que, tenant compte du fait que notre projet associatif voté en 2011 à la suite du Congrès d’Aix était encore valide et pertinent, nous devions et nous pouvions nous donner du temps pour imaginer, rêver, penser les Ceméa de demain.

Pour permettre cela, ce Congrès répond à trois intentions :

  • Approfondir l’analyse de notre environnement
  • Travailler à partir des actions conduites par des militants et des militantes
  • Prendre en considération nos utopies et nos questionnements récurrents et nouveaux pour voir en quoi ils peuvent constituer des pistes et nourrir le chant des possibles pour les dix ans à venir!

Les travaux liés à ces trois intentions trouveront leur sens et seront productifs aussi parce que ce congrès les articulera avec des temps de découverte et de pratiques d’activités, c’est quand même un congrès des Ceméa !

Il nous donnera aussi à voir dans l’environnement suscitant, expression typiquement ceméatique, d’autres témoignages de pratiques, au sein du réseau, avec des partenaires, provoquant ainsi des rencontres, parfois inattendues pour autant que chacun, chacune ici, investisse les propositions de travail en osant faire son parcours.

Il nous revient en effet de faire de ce Congrès un véritable espace d’inventions.

Il doit être aussi l’occasion d’aller découvrir des espaces de travail différents de ses propres champs de compétences et d’implications.

À chacun et chacune d’entre nous de faire notre choix, notre parcours, entre tables rondes, présentations de focus, pratiques d’activités, rencontres dans l’environnement suscitant et les temps conviviaux, les scènes ouvertes…

Le Groupe de Direction du Congrès a mis en place un dispositif avec des groupes de référence réunis quotidiennement pour accompagner et aider dans cette démarche inhabituelle.

Ces groupes seront l’espace régulier d’information, d’accompagnement, d’explicitation des différentes propositions. Ils seront aussi et c’est essentiel, les espaces par lesquels vous pourrez, vous devrez faire remonter toutes les propositions, les questionnements, les pistes de travail au GDC afin qu’il les inscrive dans ce qui construira les suites de ce Congrès.

J’invite donc chacun, chacune d’entre nous à imaginer son parcours de congressiste, à s’autoriser des cheminements inédits dans les contenus proposés, à profiter de la diversité de ces contenus pour oser s’aventurer et aller à la découverte de champs d’actions, de pratiques différents de ceux dans lesquels nous sommes investis habituellement.

Un Congrès d’ouverture, pour les Ceméa,  c’est aussi pour aller à la rencontre de l’autre!

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J’ai commencé mon propos en situant ce congrès comme un événement fort pour notre mouvement.

Je voudrais le clore sur le même registre.

Ce congrès est celui de l’ouverture :

Ouverture aux autres, et en particulier aux 15 partenaires européens et internationaux qui sont parmi nous et participent depuis le 16 août à un séminaire européen sur les questions de politique de jeunesse. Ils participeront à la totalité de nos travaux, y apporteront leur regard et leur analyse, un pas de côté qui devrait largement contribuer à la qualité de notre travail.

Qu’ils soient ici remerciés de leur participation et de leur contribution.

Ouverture au débat, à la parole, la tranquillité de parole, à la bienveillance entre militants et militantes avec le souci de l’accueil pour celles et ceux qui vont vivre ici leur premier Congrès.

Congrès qui doit donc permettre d’accueillir la parole de l’autre, quelle que soit son histoire ou son entrée dans l’association. Ne nous laissons pas détourner du sens, de l’objectif qui nous réunit ici pour laisser la place au dogmatisme, aux déclarations et aux affirmations péremptoires.

Nous pouvons être d’accord ou ne pas être d’accord entre nous.

Nous devons pouvoir en débattre, sans pour autant porter immédiatement un jugement sur l’autre.

Plus que pour tout autre Congrès, la réussite de celui-là repose sur notre capacité individuelle et collective à avoir une posture de contribution réelle, constructive, en phase avec les objectifs généraux de notre Congrès, à savoir dégager les pistes d’actions et les projets de développement pour les Ceméa de demain.

Nous devons pouvoir toutes et tous y contribuer

Quelle que soit notre histoire,

Quel que soit notre statut au sein des Ceméa,

Sans préséance liée à l’âge, à l’ancienneté, mais avec une attention partagée pour chacun, chacune, avec une exigence, celle de la qualité, qualité de nos relations, qualité de nos débats, de nos argumentations et de notre travail,

Comme le disait Gisèle de Failly au Congrès de Caen en 1957 :

« Il nous parait essentiel de comprendre que si nous luttons pour la qualité dans tous les domaines de notre travail, ce n’est pas par rigorisme, ou par purisme, ou par étroitesse d’idées ou par manque d’imagination, mais c’est en vertu de ce principe fondamental du respect que nous devons à tout être humain…

En renonçant à la qualité, nous abandonnerions une des valeurs les plus sûres de notre travail. »

Alors, à nous de penser et d’agir l’avenir pour les Ceméa de demain

Le Congrès est lancé!

Vincent Chavaroche

Grenoble le 19 août 2015


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